Jacques Anouma réélu au sein du comité exécutif de la Fifa succède à lui-même pendant que l’Algérien Mohamed Raouraoua remplace le nigérian Amos Adamu accusé de corruption dans l’affaire d’attribution des coupes du monde 2018 & 2022. Jacques Anouma a dirigé l’Union des fédérations ouest-africaines de football (2004 – 2008). Mais en pleine ascension institutionnelle, l’ivoirien a été stoppé net par une assemblée générale extraordinaire. Un coup de force « légal » entériné par une assemblée générale de consensus suscité par une décision de la Caf.
Jacques Anouma a transmis à son successeur tous les états financiers et moraux de l’association il y a quatre ans. Sans solder les comptes personnels vis-à-vis de ceux qui l’ont évincé, Jacques Anouma s’est retiré durant 4 ans. Pendant ce temps, l’ivoirien a démontré par les résultats des Eléphants, deux fois qualifiés de suite en coupe du monde (2006 & 2010), qu’il était un leader important de l’Afrique de l’Ouest.
La crise de l’Ufoa qui a éclaté en 2007 précédait de peu la campagne électorale à la Caf (2009). Malgré ses déclarations tendant à expliquer qu’il n’était pas candidat, les suspicions étaient fortes. L’axe créé par Amos Adamu et soutenu par Moucharafou Anjorin n’a pas raté l’occasion de l’affaiblir pour lui succéder. Le temps est passé, l’eau a coulé sous le pont et les deux « ex-puschistes légaux » ont connu des fortunes diverses.
Les deux ouest-africains déjà élus à la Fifa en 2006 pour l’exercice 2007-2011 avaient tu leurs divergences. Mais c’est le nigérian Amos Adamu qui va passer à la trappe quand il se fait piéger par les reporters de la Bbc se faisant passer pour des lobbyistes pro-candidatures américaine ou anglaise.
Après appel, le nigérian voit sa sanction maintenue (3 ans plus une amende de 10.000 franc suisse). Evincé de la fédération nigériane en 2010, n’étant plus à la Fifa, Amos Adamu apparaît au bout de 4 ans comme l’homme qui a laissé le plus de plumes. Affaibli, ses ennuis déteignent sur ses amis, notamment le béninois Anjorin qui a échoué (19 contre 53) à l’élection au sein de la Caf.
L’axe Cotonou-Lagos épaulé par Issa Hayatou a pris un coup. Le paysage institutionnel, avec l’élection du ghanéen Kwesi Nyantaki va se recomposer, le Ghana devenant la puissante anglophone émergente qui entend s’affirmer sans le parapluie nigérian. Il n’en faut pas moins pour inspirer les analyses sur un changement à la tête de l’Ufoa.
Quatre années. Ça fait long et si peu à la fois. Mais ça suffit pour que la descente aux enfers des uns, coïncide avec l’ascension des autres. La morale de l’histoire est claire : la géopolitique a ses raisons que parfois les chefs ignorent. De là à conclure que le fauteuil du président de la Caf est menacé, il n’y a qu’un pas.
Aubay
(A suivre)
Absolument d’accord avec toi par rapport à ton analyse. Les vieux sont fatigués mais ils s’obstinent à s’éterniser aux affaires ignorant la force de l’histoire, celle là qui rattrape toujours.
Nul ne détient le monopole du gangstérisme et nul ne doit faire du gangstérisme son arme fatale au rique de se laisser emporter par la fatalité. Ils l’apprendrons à leurs dépens…
Papa Yan