Les sélections nationales cadettes et juniores devraient être des viviers pour notre football. Mais aucune des générations récentes de juniors béninois 2008, 2010 n’a vraiment explosé sur le vieux continent.
Géraud Viwami
C’est facile de reconnaître que le Ghana, la Cote d’Ivoire, le Cameroun et autres sont des grandes nations de football en Afrique. Le Bénin est un petit poucet parmi ces ogres continentaux.
On connaît tous le refrain « il faut passer par la base », qu’on chante depuis plusieurs décennies sans jamais être pragmatique. Les premières académies de football sont bien nées. Des joueurs ont été formés. Mais outre la qualité de la formation, le suivi et la promotion laissent à désirer. La mauvaise foi des dirigeants cupides a souvent brisé des carrières de jeunes joueurs qui ne manquent pas de talent.
Les sélections nationales, cadettes et juniors représentent des sources inépuisables de forces vives de notre football. Mais au Bénin, on est tenté de que cela ne sert à rien. Pour preuve hors mis la coupe d’Afrique des Nations Juniors organisée à Cotonou en 2005, le Bénin n’a jamais réussi à se qualifier pour une compétition de jeune en Afrique encore moins sur le plan international. Pourtant, les équipes nationales cadettes et juniors ont souvent existé dans notre pays. Des milliards ont été investis sans vraiment rien capitaliser.
2005 : meilleur cru, mais pas au haut niveau
En 2005, ils ont fait rêver tout le peuple béninois. Après la troisième place décrochée à Cotonou et le Mondial Hollandais (élimination en phase de groupes). Mais leur éclosion fut éphémère pour beaucoup d’entre eux. R.Boco à Sligo Rovers (D1 Irlandaise), S.Tchomogo à Al Ourouba (Oman), Abou Maiga deuxième division quatari, Y. Djidonou Levallois (France CFA 2). Razak Omotoyossi, le plus prometteur est actuellement sans club. C’est le tableau que présentent les points de chute cette génération pourtant bien aimé.
Pour rappel, l’espagnol Cesc Fabrégas (Arsenal), l’hollandais Ryan Babel (Liverpool), les nigérians Tayé Taiwo (Marseille) et Isaac Promise (Trabzonspor) et même Lionel Méssi (Barça) ont aussi disputé ce mondial junior 2005.
On croyait qu’on avait retenu la leçon.
2008 et 2010 : poudre aux yeux…
En 2008, la génération de Mohammed Aoudou n’a pu réussir à se qualifier pour la CAN Junior au Rwanda. Certains parmi eux ont multiplié les essais non-concluants. Seuls quelques-uns ont pu être casés. Le capitaine Djima Koukou, qui joue à Créteil en France. Landry Koukoui, l’ancien de l’Uss Kraké qui évolue depuis deux saisons avec un club associé au Havre en attendant d’intégrer le centre de formation cette année. Et Mouftaou Adou qui aura réussi à signer à Sturm Graz en Autriche.
Hors dans le même temps, les juniors ghanéens, qui ont fini, champions du monde de la catégorie et évoluent tous sur le vieux continent. On peut citer les Ghanéens, Samuel Inkoom (FC Bale) Mohamed Rabiu (Evian TG) et Dominic Adiyiah (Regina). Ou encore l’attaquant camerounais Jacques Zoua qui aussi signé au FC Bale. Pour ne citer que ceux là.
Puis vient la génération 2010. La fausse génération. Alain Gaspoz, alors, sélectionneur national junior a été victime d’un sabotage, comme tout son boulot. Alors qu’il travaillait avec la charpente des cadets 2008. Eustache d’Almeida « le patriote » a pris les rênes de l’équipe et a logiquement buté sans talent et génie contre le mur Ghanéen. Et on se demande quel sort est réservé à cette nouvelle génération ?
Nos joueurs sont-ils victimes d’un système pourri ? Ont-ils les pieds carrés ?
On ne cherche pas un coupable, juste un système plus performant au service du développement du football à la base en particulier et des seniors en général.
A ce rythme, il n’y aura pas une relève pour la génération de Stéphane Sèssègnon, lui aussi formé en Côte d’Ivoire…