Le Chantre, Nouzaret, Keshi, citait lundi notre confrère « Multisports ». C’est des noms bien connus partout en Afrique.
Seul problème, ces hommes ont tant baroudé qu’ils ont du mal à se mettre au-dessus de la mêlée africaine. Connaître l’Afrique et s’adapter est une chose. Mais entre le compromis recherché pour s’accommoder de l’environnement africain, et les compromissions habituelles dont font preuves les techniciens expatriés européens dans les pays africains, il n’y a plus de limite. Les cas sont légion et le Bénin ne devrait pas tomber dans ce piège. Le terme « c’est un habitué de l’Afrique » a pour nous désormais une vraie connotation péjorative. Car quand un professionnel européen délaisse le football dans son pays des années durant et se spécialise dans l’Afrique, c’est qu’il est devenu plus africain que ses employeurs. Il faut pour les pays africains, du neuf. Le Guen au Cameroun, Lagerback au Nigéria, Rajevac au Ghana, Parreira en Afrique du Sud, Sven-Goran en Côte d’Ivoire. Tous ont une chose en commun : ils n’ont jamais exercé en Afrique avant cette expérience. Le signal envoyé par les grandes fédérations africaines est clair : tourner dos aux expatriés qui ont trop tourné en Afrique. A force, ils deviennent moins professionnels, ce qui influence négativement les résultats.
Le football est universel et si le football africain veut progresser, il doit se renouveler, se recycler à travers ce qui peut se faire de mieux dans les pays européens de premier plan en matière technique.
L’effet Le Guen au Cameroun devrait donc inciter les fédérations africaines à se remettre en question.
Les noms ronflants ne sont pas souvent les plus bénéfiques. Ce qu’il faut, surtout dans des pays comme le Bénin, c’est des environnements professionnels. Et pour tirer tout un système vers le haut, il faut un technicien qui connaît l’Afrique, sans en avoir fait son champ préféré. Un technicien qui, a su gagner des titres en Afrique et aussi en Europe, tout en alternant chaque expérience après l’autre.
(A suivre)
Aubay