Michel Dussuyer a convoqué Bézo Yaovi en dernier recours après la défection de Jonathan Tinhan. Ceci a montré que le sélectionneur a tenu compte de la rareté des avants-centres dans son groupe. Mais la vraie carte pourrait être Sessègnon et ses différents positionnements en fonction des adversaires.
Aubay
Ils sont donc désormais 3. Omotoyossi, Aoudou et Bézo. Le Bénin, calculateur et parfois minimaliste lors des éliminatoires, peut se permettre à certains moments dans la Can à venir, de jouer le tout pour l’attaque. Les options offensives sont désormais quasi-illimitées.
Dans une grande compétition, l’équipe qui s’en sort est celle qui possède à la fois la meilleure défense, mais aussi une attaque qui marque. Ce n’est pas le nombre d’avants-centres placés sur le terrain qui fait qu’on marque des buts, mais c’est l’animation offensive. Dussuyer en parle souvent dans ses interventions.
Si aujourd’hui Mohamed Aoudou reste un bon joker capable de faire basculer un match, il faut dire qu’un joueur comme Bézo Yaovi a un registre plus complet et sait allier puissance – quoique parfois brouillon et rugueux- et agilité technique.
Dans cette attaque béninoise qui se dessine, il faudra bien oser changer quelque chose. Sessègnon, Ogunbiyi et Poté ont montré qu’ils pouvaient briser n’importe quelle défense, sans toutefois marquer. Le premier quart d’heure effectué face au Ghana a montré que le jeu béninois manque de réalisme. Et il faut casser ce cycle, non pas en mettant en berne ces 3 animateurs offensifs, mais en leur apportant plus de points fixes devant. Aoudou a été utile en transformant les caviars de Ogunbiyi.
Oser deux pointes en attaque, sans rompre l’équilibre défensif
Le Bénin ne peut pas d’entrée de compétition se montrer minimaliste face à un pays comme le Mozambique. Etre clair sur ce point, c’est rester dans la droite ligne des objectifs de second tour que se sont fixés les autorités béninoises. Ce n’est pas sous-estimer le Mozambique, mais surtout se montrer ambitieux.
Jouer avec deux attaquants de pointe, c’est aspirer toute l’équipe béninoise vers les buts adverses. L’équilibre entre animation offensive et défensive peut bien être sauvé dans un schéma comme celui-là. «L’adversaire a un jeu latin et il faudra lui opposer un autre style », confie des observateurs étrangers.
Avoir peur de jouer sans l’un des 3 (Poté, Sessègnon, Ogunbiyi), c’est aussi croire qu’un match ne dure que 45 minutes. Car l’expérience a montré que le Bénin a commencé à gagner ses matches grâce à son banc de touche, et au-delà de l’heure de jeu. Dans la droite ligne des progrès, il faut oser un Aoudou ou surtout un Bézo Yaovi d’entrée pour mieux fixer une défense adverse. Omotoyossi étant de plus en plus un neuf et demi capable de garder le ballon et de tourner autour d’un point fixe.