De retour dans les buts niortais vendredi, Saturnin Allagbé revient sur ses dernières semaines animées, avec notamment une CAN de folie avec le Bénin.
Ce retour dans les buts au Havre était un petit clin d’œil du destin, là où vous vous étiez gravement blessé…
« J’ai pensé à ça, en me disant que c’était le premier match de la saison, au Havre. La saison dernière, j’y étais déjà revenu, et j’ai essayé de ne pas trop y penser, même si, dans un coin de ma tête, ça y était un peu. Le plus important ce soir (vendredi), c’était de jouer, et de prendre du plaisir. »
Comment vous sentez-vous physiquement après cette débauche d’énergie à la CAN ?
« Il faut que je revienne peu à peu. Pour l’instant, ça va, même si au début de la semaine, c’était vraiment difficile. J’ai essayé, avec le staff, de gérer et de bien récupérer. »
Vous êtes rentré tôt de vos vacances. Vous aviez vite envie de reprendre votre place dans les buts ?
« Après la CAN, j’avais deux semaines de vacances, mais j’ai écourté. Pour moi, le plus important était de vite reprendre et retrouver des sensations. C’est ce que j’ai essayé de faire pendant la semaine. »
Cette CAN, c’est votre plus beau souvenir dans le football ?
« Le plus beau, effectivement, parce que quand je suis parti à la CAN, je n’y allais pas pour jouer, mais en tant que deuxième gardien. Malheureusement pour Fabien (Farnolle), il a eu une gêne au niveau des adducteurs, et après ça, le coach m’a prévenu que j’allais jouer. C’est quelque chose de sensationnel ce qu’il s’est passé. Un beau souvenir, et je ne sais pas si je vais revivre ce genre de moment. C’est à moi de continuer à travailler. »
La pression n’a pas semblé vous rattraper…
« Non, pas du tout. J’ai fait le job, parce que pour moi, quand tu es en sélection, il faut toujours être prêt. Quand on fait appel à moi, il faut que je réponde présent. C’est ce que j’ai su faire, et ça a été bénéfique pour l’équipe. Mais ce n’est pas une fin en soi : il faut que je continue à travailler en club pour prouver que je mérite cette place. Après, c’est au sélectionneur de prendre sa décision. »
Comment fut ce retour en terre béninoise ?
« Extraordinaire. Quand on était en Égypte, on voyait un peu l’engouement, mais on ne savait pas que c’était autant. Quand on est rentré, des gens attendaient à l’aéroport depuis 15 heures, alors qu’on est arrivé après 18 heures. Il y avait du monde. Mais je ne peux pas expliquer… On a profité avec tout le monde. Le président, le public, les amis, ils étaient tous heureux, parce que c’est la première fois qu’on passait les huitièmes de finale. »
Votre plus grande fierté, c’est de porter ce maillot béninois ?
« Oui, c’est ça. C’est un rêve qui devient réalité. C’est à moi de continuer à travailler, pour montrer que je mérite cette confiance que le peuple a placée en moi. Il faut que j’arrive à gérer cette pression. »
N’est-ce pas un peu dur de passer de cette hypermédiatisation de la CAN à la Ligue 2 ?
« C’est vrai, il y a un décalage. Ce n’est pas évident, mais il faut que j’arrive à penser à la réalité de la Ligue 2. J’ai un staff et des dirigeants qui sont avec moi, qui me soutiennent tout le temps, et qui essaient de me mettre dans le droit chemin. C’est à moi de revenir à la réalité, de rester concentré sur le but de la saison. »
Les sensations ont été au rendez-vous au Havre, vu votre prestation et notamment cet arrêt en fin de rencontre…
« Mais je prends un but (rires). Dans l’ensemble, c’était un bon match. Je savais que tout le monde avait confiance en moi. Quand tu as ça, ça permet de rester plus concentré. La première journée a été un peu difficile, mais on avait à cœur de faire un bon résultat. On a essayé de ne pas perdre, et on ramène un point. »
Source:Lanouvellerépublique.fr