Le Bénin fera officiellement son entrée en lice à la Can Egypte 2019, demain soir dans la deuxième affiche du Groupe F face au Ghana à Ismailia. Les Ecureuils débuteront leur quatrième expédition par une affiche de prestige avec des ambitions affichées?
Ambition : une victoire
Pour cette première Can à 24 équipes et en été, les Ecureuils arrivent avec un peu plus d’ambitions. En trois participations précédentes , le Bénin ne compte qu’un petit point et huit défaites, un tableau à corriger. Décrocher une première victoire serait déjà historique mais elle peut également ouvrir les portes du second tour. Car dans le nouveau format , les quatre meilleurs troisièmes des six groupes seront qualifiés pour les huitièmes de finale. Une occasion à saisir pour le Bénin qui a déjà fait pareil pendant les qualifications en chipant une seconde place devenue qualificative en cours de campagne dans son groupe.
Dussuyer 2.0 avec des airs de revanche
Le seul point obtenu en phase finale et sans doute les meilleures prestations du Bénin en coupe d’Afrique étaient sous sa coupole mais viré après 2010 , il a fallu qu’il revienne comme un messie pour que les Ecureuils reviennent sur la scène continentale. Regretté par les supporters , il a comblé les attentes jusqu’ici en faisant progresser l’équipe et en faisant l’unanimité dans le vestiaire. Il a déjà réussit à convaincre deux binationaux et travaille sur d’autres profils.
En attendant à la Can , il a une petite « revanche » a prendre sur l’histoire après son départ brusque il y a huit ans. Il doit aussi gommer son rendez-vous manqué au Gabon en 2017 avec les Eléphants de Côte d’ivoire , champion d’Afrique en titre qui n’ont pas pu passer le premier tour. Le cannais de 60 ans devra prouver qu’il n’est pas « has been » et faire briller les Ecureuils. Sa meilleure performance en cinq coupe d’Afrique est un quart de finale avec la Guinée en 2015 et ils avaient été éliminés par le Ghana. Ça tombe bien pour une revanche.
Une préparation prometteuse
Il y parfois un écart entre la préparation et la compétition mais quand elle se déroule bien , c’est toujours un bon signe. D’Ifrane à Marrakech , les Ecureuils ont travaillé en toute sérénité pendant le stage minutieusement programmé par le staff de Michel Dussuyer au Maroc. Le groupe s’est renforcé avec son état d’esprit et les nombreux signaux positifs envoyés aux supporters par leur joie de vivre. Pas de problèmes de primes ni autres tensions notées. Une harmonie interne validée sportivement sur le terrain avec deux victoires 1-0 sur la Guinée puis 3-1 sur la Mauritanie deux nations qualifiées pour la phase finale. De belles performances à bonifier à Ismaila.
Une solidarité naissante
Les grandes équipes se bâtissent sur de grands talents mais également sur l’état d’esprit. Depuis septembre 2018 , l’équipe béninoise subit une métamorphose qui se confirme au fil des mois sous Michel Dussuyer notamment dans son 5-4-1 qu’il a mis en place. Plus compact , généreuse et difficile à jouer , les Ecureuils commencent à se bâtir une réputation d’équipe solide et solidaire. Ceci s’illustre par la débauche d’énergie de Stéphane Sèssegnon en duo avec Jordan Adéoti, la hargne de Sèssi d’Almeida , le courage de Mama Seibou , le milieu de terrain devient l’âme de l’équipe. On peut également évoquer la sérénité défensive instauré par le duo Verdon-Adénon. Un bon signe.
Enfin un tueur devant?
Depuis le départ de Razak Omotoyossi co-meilleur buteur de l’histoire de la sélection béninoise avec 22 buts , le Bénin se cherche un finisseur d’envergure internationale. Intronisé titulaire depuis maintenant deux années , Steve Mounié a désormais l’épaule pour s’y coller. Meilleur buteur des Ecureuils avec 2 buts en six matches , il est intouchable car il a disputé l’intégralité des matches de qualifications. Son but décisif contre le Togo est bien dans son style , juste efficace.
Malgré une saison difficile en club à Huddesfield relégué en deuxième division anglaise , il a besoin de la Can pour se revigorer. ll n’a pas perdu du temps à afficher ses ambitions personnelles.
Il s’est montrée au niveau en préparation en étant impliqué sur les quatre buts marqués par les Ecureuils. Contre la Guinée , son but refusé amène la faute sur le coup franc transformé par Sèssegnon et contre le Guinée , il entre déjà dans l’histoire en devant le troisième internationale béninois a signé un triplé en match officiel.
Avec six buts à son actif chez les Ecureuils , il a abandonné son numéro 11 au profit du 9 qu’il arbore depuis bientôt une année. Le danger c’est lui, auteur des cinq des sept derniers buts de l’équipe béninoise, il assume et assure.
Le joueur béninois le plus cher est prêt à porter l’équipe. Mais jusqu’où?
Géraud Viwami