Il totalise 18 apparitions sur 26 journées avec Akwa United 4e en première division nigériane, le défenseur polyvalent Paterne Counou (21 ans) s’est confié à nous. L’ancien du Cifas nous parle de sa vie au Nigéria, son statut en club, les Ecureuils et son mercato. Entretien
Il y a quelques semaines vous avez affronté MFM de Giscard Tchato dans un duel bénino-béninois c’est nouveau pour qui êtes à votre troisième saison dans ce championnat de jouer des compatriotes?
C’était déjà arrivé avec Junior Salomon et Emmanuel Fabiyi. Ce n’est pas si nouveau que ça. Mais ça rajoute une petite motivation en plus. J’étais quand même fier d’affronter d’autres internationaux. A l’aller on s’était imposé 2-0 chez nous c’était une belle opération et je l’avais chambré. Au retour non a fait 0-0. J’étais remplaçant, lui était titulaire. Je suis entré en fin de match.
Vous étiez frustré d’être sur le banc ?
Personne n’est content d’être sur le banc. Dans la semaine j’ai été touché à l’épaule à l’entrainement, le docteur m’a soigné. Mais le coach ne voulait pas prendre de risque. J’aurais aimé débuter mais bon.
Après un début de saison compliqué, la remontée de votre club au classement a coïncidé avec votre retour dans l’équipe, comment avez-vous vécu cela ?
Ce n’était pas ordinaire pour moi de voir mes coéquipiers jouer sans moi. Je négociais encore mon renouvellement avec la direction du club et cela pris un peu plus de temps que prévu. La saison a débuté avant que qu’on ne tombe d’accord. Ce qui a fait que j’ai manqué quelques matches en début de saison.
Vous vouliez un gros salaire…
Rires. J’avais un statut, je suis vice capitaine. Vous savez comment se passe les négociations il faut être pointu sur tous les points possibles. Et le club avait sollicité par d’autres clubs du championnat qui me voulait. Akwa voulait me prolonger finalement tout est rentré dans l’ordre.
Sur le terrain vous êtes trimbalé à droite et dans l’axe vous n’avez pas une préférence.
Ma polyvalence est un atout pour moi. Je ne suis pas du genre à me plaindre. Je m’adapte très vite entre les deux postes j’ai mes repères et je sais m’y prendre. J’ai une préférence pour le poste axial je suis vraiment dans mon élément à ce poste là.
Akwa United est 4e avec un match en retard vous êtes à un point du deuxième El Kanemi Warriors et mercredi prochain vous allez vous déplacez chez Remo Stars, c’est quoi l’objectif de la fin de saison
Accrocher une place africaine, ça serait un vrai dommage si on n’y arrive pas. Il faut être concentré pour aller au bout. Chaque match est encore plus difficile. Par exemple Remo Stars joue sa survie même s’ils sont dernier ce sera un match compliqué.
Revenons sur votre parcours, le Niger puis le Nigéria depuis quatre ans vous êtes parti à l’étranger vous avez le goût de l’aventure ?
C’était l’une des conditions de ce métier, vous ne pouvez pas prétendre faire une carrière professionnelle en partant du Bénin si vous n’êtes pas prêt à voyager. Face à l’instabilité des compétitions locales j’ai vite eu des sollicitations étrangères. Je ne regrette pas ce choix. J’ai beaucoup appris aussi même si ce n’était pas assez facile.
Parlez-nous de votre adaptation au Nigéria…
Il faut avouer que c’était compliqué. Quand on arrive au Nigéria on se dit que c’est proche du Bénin mais on oublie que le pays est très vaste. Donc on fait beaucoup de déplacement. La barrière linguistique elle est tombée petit à petit en plus je parle couramment le Yoruba, une langue populaire dans le pays. Je me suis fait à la vie à la nigériane.
Et vous êtes devenu un cadre dans votre club?
C’est une marque de confiance. Je l’ai mérité au fil de mes matches, ici on ne te donne rien surtout quand t’es étranger pour t’imposer tu dois cravacher. Deux ans après mon arrivée je suis devenu vice-capitaine. Le club compte sur moi. Je fais partie des rares anciens. On a gagné la coupe nationale en 2015 et l’aventure continue.
D’ailleurs récemment vous avez décroché la coupe de votre Etat qui vous permet de prétendre au titre national
Oui c’est un bon pas vers le sacre nationale, le parcours est encore long on le connait. On sait comment ca fonctionne. On a célébré mais on reste concentré pour le prochain tour.
Donc vous allez jouer toute votre vie à Akwa United.
Rires. Mais non je vais finir par découvrir autre chose. Il ne faut pas partir pour partir. Je suis dois aller vers quelque chose de mieux. Mon agent s’occupe de cet aspect.
Un départ prévu pendant ce mercato ?
Rien n’est à exclure. Le calendrier fait que nous sommes encore en plein championnat, on joue mercredi notre 26e journée on est dans la dernière ligne droite. C’est difficile pour les clubs de laisser partir des joueurs dans cette période même si le marché est ouvert à l’étranger. Si il y une offre concrète sur la table on avisera.
Vous étiez présent à Bamako en septembre 2016 avec du recul comment analysez-vous cet echec ?
Beaucoup de regrets. J’étais triste, abattu , dégouté. On vit avec et on avance. Déjà c’est quelque chose d’énorme d’être convoqué en sélection nationale à mon âge. Comme je n’aime pas avoir de limites je continue mon parcours en club pour mériter d’être convoqué les prochaines fois. On a raté cette Can, j’espère qu’on accrochera le prochain wagon pour la Can 2019.
Entretien réalisé par Géraud Viwami
bon vent frérot