Emmanuel Imorou , l’arrière gauche des Ecureuils et Caen a accordé la semaine dernière un entretien à nos confrères de Bein Sports. L’ancien clermontois a parlé ses blessures , de l’élimination des Ecureuils pour la Can 2017 et de Stéphane Sèssegnon. Entretien.
Après votre longue absence, comment réagit votre corps à ce retour à la compétition ?
Pour le moment, je me sens bien. J’ai repris seul le chemin de l’entraînement trois semaines avant le groupe. Je suis passé par des moments qui ne sont pas forcément faciles. Travailler seul pendant que les autres sont en vacances, ce n’est pas toujours simple. Ensuite, la préparation s’est bien déroulée. Le staff n’a pas hésité à me laisser souffler de temps en temps aux entraînements pour ne pas que je sois dans le rouge. Là, je sors de trois matchs complets et je me sens plutôt bien.
Appréhendiez-vous de retrouver les terrains ?
Oui et pas qu’un peu ! J’en avais d’ailleurs parlé à l’entraîneur (Patrice Garande) pendant la reprise. Même si j’étais guéri physiquement, je ne l’étais pas psychologiquement. J’avais peur d’une rechute générale, que ce soit mon tendon ou ailleurs car j’ai quand même pas mal enchaîné les blessures la saison dernière. Je lui ai dit que j’avais besoin de temps pour retrouver une totale confiance dans mon corps. C’est en train de revenir petit à petit.
Vous avez enchaîné les pépins la saison dernière avec quatre blessures (mollets, sciatiques) avant de connaître cette fameuse rupture partielle du tendon d’Achille. Vous avez su relativiser devant ces différentes épreuves qui constituent parfois la vie d’un footballeur ?
Oui car cela reste seulement du foot malgré tout. Il y a des choses tellement plus importantes que cela finalement. J’ai une famille et des enfants en bonne santé. Et puis je venais de prolonger avec le club donc j’avais des certaines « garanties » même si je n’aime pas employer ce terme. Pendant cette période, le coach a continué à me témoigner toute sa confiance et cela m’a aidé. Il ne m’a pas lâché et cela a compté pour moi, ça m’a aidé à revenir.
Sur un plan plus international, la déception de manquer la CAN 2017 avec le Bénin est-elle digérée ?
Avec mes blessures, je n’ai pu participer à aucun des matchs éliminatoires et je suis absent de la sélection depuis un an désormais. Donc le fait ne pas avoir participé à l’aventure m’a fait vivre les choses différemment. J’aurais été bien plus déçu si j’avais pris part à toutes les rencontres. Mais honnêtement je suis déçu de louper cet évènement, surtout après avoir connu la Coupe d’Afrique en 2010.
C’est une compétition merveilleuse à vivre mais ne pas la jouer, c’est peut-être un mal pour un bien. J’aurai moins de matchs, pas de coupure d’un mois en cours de saison et plus de moments pour me concentrer sur mon club.
Votre coéquipier de sélection Stephane Sessègnon effectue son comeback dans l’Hexagone, à Montpellier. Vous avez eu l’occasion de lui parler depuis sa signature au MHSC ?
Pas encore. Je m’entends bien avec Stéphane mais on n’est pas spécialement proche dans la vie de tous les jours. Mais je vais vite le revoir donc on pourra en discuter (ndlr : Caen se déplace à Montpellier lors de la 9ème journée).
Avec le SMA, le début d’exercice a été marqué par cette lourde défaite contre Paris le 16 septembre dernier (0-6)… le jour de votre anniversaire ! Vous avez eu le cœur à fêter l’évènement après le match ?
(Rires) Je ne l’ai pas fêté après, même si j’ai des amis qui m’ont fait la surprise de venir assister à la rencontre. C’était une semaine à trois matchs donc je n’aurais pas eu trop l’occasion de toute façon.
Depuis, le club s’est bien relancé avec un nul à Bordeaux (0-0) et une victoire devant Toulouse (1-0). On peut dire que la machine caennaise est repartie sur de bons rails ?
Je l’espère. Déjà contre Angers (défaite 2-1), on avait montré de bonnes choses. Contre Bordeaux, on a fait preuve d’un état d’esprit irréprochable et défensivement, on a été très costaud même si en attaque, ce fut plus compliqué. Et enfin à Toulouse, même si on subit des occasions, on ne craque pas. On sort de deux matchs sans encaisser de buts et c’est important car en début de saison, on savait que c’était notre point faible et une des choses à travailler pour le groupe. En défense, on se connaît bien et on évolue ensemble depuis deux-trois ans hormis avec Romain (Genevois).
Un mot sur Ivan Santini, meilleur réalisateur de Caen à l’heure actuelle (3 buts) ?
Il possède un profil totalement différent de celui d’Andy Delort qui est un joueur de profondeur. Nous et plus particulièrement les joueurs offensifs avons besoin de nous adapter. Cela ne se fait pas d’un claquement de doigt. Il est très grand (1,90m) et a une protection de balle qui est juste extraordinaire. Sur les longs ballons, quand les autres s’arrachent pour mettre la tête, lui réalise un contrôle-poitrine. C’est sur cet aspect qu’il m’impressionne le plus. Devant le but, il est très adroit. Il a une vraie présence dans la surface.
Vous vous surnommé le « meneur de jeu du FC Twitter » mais êtes-vous aussi un meneur de vestiaire ?
Pas du tout ! Sur les réseaux sociaux, je suis beaucoup dans le second degré. Dans le vestiaire, je ne me considère pas comme un leader, ce n’est pas ma personnalité et cela ne me correspond pas trop. Quand il faut être sérieux et mener les autres, c’est moins mon domaine (rires). Je préfère laisser ça aux autres.
Source : entretien réalisé par Nicolas Sarnak pour Bein Sport