Les subventions : voilà les nouveaux arguments avancés par quatre clubs : Asos, Dragons, Adjobi et Jap pour ne pas disputer les rencontres du week-end dernier. Mais dans le fond, la politique a repris le dessus à la Fbf et une nouvelle crise se profile…
Augustin Ahouanvoébla, vainqueur des élections d’août-septembre 2013 est désormais la cible à abattre par ses adversaires d’hier et certains de ses alliés. Aujourd’hui, le football béninois compte quatre camps…
Dans le premier camp on retrouve ceux qui gèrent actuellement la fédération béninoise de football. Augustin Ahouanvoébla en tête avec en sa compagnie, Valère Glèlè, dont le rêve de diriger le football professionnel est devenu réalité, Pedro Ayéma et Magloire Oké.
Le deuxième est un noyau dur, déçu de n’avoir pas récolté les fruits des longs mois de préparation stratégique des dernières élections. On y retrouve Firmin Akplogan et le colonel Koutonin. Leurs alliés se font discrets, mais sont au cœur du nouveau système.
Le troisième camp est en toute logique celui des vaincus de septembre 2013. Les frères Didavi et Moucharafou Anjorin en sont les têtes de fil (avec leur club Ja Plateau). Avec, eux, comme d’habitude, leurs frères de l’Ouémé et du Plateau. Mathurin De Chacus des Dragons, Oussou Saka d’Asos, Clément Adéchian d’Adjobi.
Le quatrième camp existe bel et bien, mais reste le plus discret et forcément le plus courtisé par tous. Son porte-flambeau qui a clamé avoir quitté le football est Victorien Attolou. On y compte Athanase Bocco, président des Requins, Bernard Hounnouvi entre autres. Ce dernier avait cru devenir le secrétaire général de la nouvelle Fbf, en vain.
Derrière ce camp plane l’ombre de Sébastien Ajavon, même si le puissant homme d’affaires s’est retiré de tout activisme politique concernant le football béninois.
Les vrais enjeux
D’un côté comme de l’autre, la présidence de la Fbf est l’enjeu majeur. Moucharafou Anjorin, selon plusieurs sources, a réussi à mettre dos à dos, Augustin Ahouanvoébla et Issa Hayatou, « l’éternel » président de la Confédération africaine de football. Ce dernier qui a eu écho de certains propos malveillants qu’aurait tenus Augustin Ahouanvoébla à son encontre, serait très remonté contre l’actuel président de la Fbf. laCaf serait donc prête à soutenir une éventuelle fronde anti-Ahouanvoébla,, annoncent même certaines sources. Bluff, intox ou stratégie…
Le deuxième enjeu est de faire revenir Sébastien Ajavon dans le football. Ceci n’est pas gagné…avant 2016. En délicatesse avec le pouvoir politique, l’homme d’affaires n’entend plus, selon certaines sources, investir un franc dans le football tant que certaines personnes seraient aux affaires dans le football. Parmi celles-ci, Augustin Ahouanvébla. Le député était, avec Bertin Agonkan, l’un des deux fidèles ayant sauvé Moucharafou Anjorin d’un naufrage certain après la démission collective de la majorité des membres en 2010. Il est, selon plusieurs sources, jugé comme celui ayant le plus profité de la crise.
Enfin, la réalité du football béninois est telle que sans des mécènes capables de financer tout le championnat, et pas seulement deux clubs, (comme la plupart des hommes d’affaires membres de la fédération le font) la professionnalisation aura toujours du plomb dans l’aile. Sacrifier des moyens importants sans espérer de retour avant 10 ans, voilà la clé de la relance totale du football béninois. Il faut un riche passionné, un peu fou pour le faire. L’Etat et ses fonctionnaires n’ayant d’yeux et de poches que pour les sélections nationales.
Avant tout cela, une nouvelle crise se profile et le championnat pourrait connaître le même sort qu’en 2011 avec la suspension par les clubs sympathisants de Victorien Attolou, de leurs participations.
(A suivre)