Football/ Interview avec un recruteur pour l’As Monaco
Il tient à saluer le monde du football béninois et annonce déjà qu’il sera à Cotonou en 2012. En attendant, il jette un œil de spécialiste sur le tournoi de l’Uemoa et l’équipe du Bénin.
Votre sentiment général après ce tournoi
J’ai raté la première journée parce que je suivais un match en France. J’ai été agréablement surpris par le niveau du tournoi qui est plus que correct. Parce que les conditions de jeu n’étaient pas évidentes avec deux matches par jour sur le même terrain et un état physique pas évident avec des matches chaque deux jours. Malgré tout cela on a pu voir des joueurs de bon niveau.
Quelle équipe vous a le plus marqué ?
Le Sénégal, non pas parce que c’était la meilleure équipe qui possédait le plus d’individualités, mais celle qui était le plus organisé. Elle dégageait plus de maturité et d’assurance, elle était régulière et quand il fallait gagner, elle gagne. De temps en temps, des facteurs externes comme l’arbitrage les ont aidés.
Comparons avec les tournois que vous supervisez en Europe, quelle analyse faites-vous du niveau ?
Je pense qu’il y a quelques joueurs qui peuvent évoluer à des niveaux intéressants en Europe. Que ce soit dans le compartiment défensif, au milieu de terrain ou en attaque. Il y a des qualités certaines. Les maliens au départ ont semblé très fort au début, mais plus la compétition avançait, moins les joueurs répondaient présents. Il y a des joueurs que j’ai trouvés intéressants et qui ne seraient pas ridicules en France. Au début d’année j’ai supervisé la Can des moins de 20 ans et je puis dire que le niveau du tournoi de l’Uemoa est bien plus élevé. Après, les joueurs de l’Uemoa sont des seniors et ceux de la Can moins de 20 ans sont jeunes. J’ai repéré quelques camerounais avec un bon niveau.
Concernant le mode d’organisation, le rythme des matches que faut-il selon vous améliorer ?
A mon avis c’est déjà une initiative d’organiser un tel tournoi. Ensuite, des équipes qui jouent deux matches par jour sur le même terrain, ce n’est pas évident. Ce tournoi ne devait pas durer une semaine. Il devait s’étaler sur une dizaine de jours pour permettre des phases de récupération entre les matches beaucoup plus importantes afin de produire un meilleur spectacle. Il faudrait aussi régler le problème du stade pour ne pas joueur sur la même pelouse tous les matches en une semaine. La pelouse à un moment donné est abîmée. J’ai été joueur et vous pouvez le croire, le plus important est le terrain de foot. Dans un avenir futur, la prochaine édition serait sur 10 jours avec deux stades par exemple.
Si le club de Monaco a mis des moyens pour vous faire superviser un tel tournoi, avez-vous une assurance de retour sur investissement ?
Là je ne devais pas venir, mais finalement le club m’a envoyé. J’ai vu un joueur qui est très intéressant et dans un proche avenir il pourrait venir chez nous.
Le Bénin à présent, qu’en avez-vous pensé ?
C’est vrai que le Bénin au prime abord n’est pas une grande nation du foot africain. On se dit que c’est comme la Guinée-Bissau et qu’on ne va pas trop faire attention. Mais nous en France on a des repères sur le Bénin comme Sessègnon et puis le jeune Adénon qui est au Mans. Après, moi j’ai vu l’équipe du bénin qui n’a pas eu trop de chance à chaque fois. Mais j’ai vu un joueur, le N°12 (Ndlr : Jodel Dossou) qui m’a fait une très forte impression à chaque match, c’est votre attaquant côté gauche. Il a des qualités de percussions et de vitesse et c’est un gamin qui peut avoir une chance au haut niveau. Il m’a fait une très bonne impression.
Réalisée par Aubay à Dakar