Edmé Codjo a commencé à travailler dans son coin, en vue de dernier match des éliminatoires Can Gabon – Guinée Equatoriale 2012 face au Rwanda. Le public démobilisé n’espère plus grand-chose, mais le « système Ecureuil » (dirigeants et joueurs) a des choses à se faire pardonner.
Aubay
Vont-ils finir en beauté devant leur public ? Quand on porte le maillot jaune de la sélection nationale, on devient un Ecureuil. Dans deux semaines, nous verrons des Ecureuils relookés, différents de ceux qui avec qui nous avions eu honte début juin dernier face à la Côte d’Ivoire (2-6). Cette dernière rencontre vient nous rappeler la première, celle du sélectionneur français Jean-Marc Nobilo, débarqué à Cotonou deux mois avant l’échéance. 1-1 face au Burundi. Le score reflétait la sortie de crise. Celle provoquée par la première dissolution au lendemain de la Can 2010. L’absence de matches avec le groupe a plombé les espoirs des béninois dès l’entame. Le Bénin tenu en échec par le Burundi se savait mal en point avant l’échéance. Les choses se sont enchaînées et malgré la victoire 3-0 au Rwanda lors de la deuxième journée, le Bénin s’est éteint peu à peu dans cette compétition sans qu’on ne décèle à priori les causes réelles, mis à part la crise du football, la désorganisation du système et l’absence des championnats locaux. Ces éliminatoires rappellent celles de 2006. Can-Mondial 2006 où la Côte d’Ivoire était dans notre groupe, mais avec beaucoup de respect dans le résultat acquis à Cotonou (défaite 0-1). Ces éliminatoires-là c’étaient achevées au stade René Pleven par une victoire contre la Libye (penalty de Chitou 1-0). Comme si la sélection se cachait dans le deuxième stade de la capitale économique pour se produire. Logique. La fin n’était pas belle. Et là, encore, c’est Edmé Codjo qui a avait été sollicité pour finaliser l’aventure.
Face au Rwanda, il va falloir finir en beauté. Gagner pour le plaisir du public. Mais avec une équipe rajeunie et expérimentale, pourquoi exiger autant ? La passion nous aveugle, et la réalité nous échappe si tant quand il s’agit du foot. Et pourtant, le 8 octobre devrait nous amener à demander la fin du bordel et le début de quelque chose de plus fort, selon certains.
Les fonds publics en direction de la formation ?
Si vous ne le saviez pas, sachez que l’Etat béninois dépense plus d’argent dans le foot que la Côte d’Ivoire et la France par exemple. Le contribuable se ruine, les sponsors du fait du niveau médiocre d’organisation ne sont pas emballés. Il y a un air de bordel qui règne sur les Ecureuils depuis 2007 et le retour de la belle génération 2004. Les années sont passées et le bordel s’est régénéré. Bien dommage. Aujourd’hui, après 3 coupes d’Afrique des nations, le Bénin n’a pas atteint le niveau d’organisation espérée pour une vraie sélection. L’organisation du football local et du football des jeunes est un échec. Le dire, c’est vouloir faire avancer les choses. Ce n’est pas du pessimisme. Alors, à quoi bon penser que l’élimination des Ecureuils est négative ? Nous n’avons pas l’organisation de la Côte d’Ivoire. Pas l’envie du Burundi. Comment être déçu ? C’est au contraire le moment de se focaliser sur la formation. Si nous nous arrêtons dans notre quartier quand des gamins jouent pour les admirer, pourquoi ne pas remplir un stade avec des matches de cadets (en âges réels, pas de triche) ? Ces cadets deviendront des seniors qui demain nous ferons plaisir. Si chaque béninois se disait cela, les ministres et les techniciens auraient moins de pression et travailleraient sur le temps. La France absente aux mondiaux 1990 et 1994 est revenue plus forte par la suite.
Maintenant que nous sommes éliminés, prenons le temps de réfléchir, au lieu de penser à naturaliser à « tout va » encore et encore des nigérians pour parer au plus urgent.