L’Etat entre la bulle « Ecureuils » et le financement des emplois locaux
Le championnat de foot professionnel était inexistant au début des années 2000 quand Mathieu Kérékou et son gouvernement ont compris que le football méritait une attention. Que s’est-il donc passé ? Les fonds destinés au sport sont allés directement vers l’entretien de la bulle « Ecureuils » naissante. Les trois glorieuses ont suivi : première participation à la Coupe des nations (2004), organisation et médaille de bronze de la Can juniors (2005) et coupe du monde juniors aux Pays-Bas (2005). Depuis, Kérékou a cédé le pouvoir à Yayi et l’Etat a poursuivi ses folles dépenses au nom de la diplomatie ! 10 milliards de francs Cfa (15 millions d’euros) en 5 ans. Même l’Etat français n’a pas mis autant dans les Bleus.
Pendant ce temps, 9 ans sont passés sans que l’Etat n’investisse le moindre franc dans l’animation interne du football. Les clubs et les joueurs sont donc devenus des instruments orientés vers la bulle « Ecureuils ». Les réseaux se sont développés pour assurer aux joueurs locaux la promotion en maillot jaune de la sélection, seul moyen de glaner quelques sous.
Aujourd’hui, la crise met à nues les pratiques peu orthodoxes. Les affaires éclatent et le football interne, entre-temps organisé en Ligue professionnelle devient une entité dont la voix porte.
L’Etat ne peut plus continuer à faire semblant d’ignorer les employés du foot local au profit des expatriés-ambassadeurs majoritairement surévalués du point de vue du talent.