Le Bénin est en pleine crise depuis la démission de 12 membres sur 15 du comité exécutif et les développements quasi-hebdomadaires qui cristallisent les positions. C’est dans ce contexte que le 23 décembre 2010, la Caf a validé les candidatures à l’élection des membres de son comité exécutif prévue le 23 février 2011. Les candidatures ont été publiées le 12 janvier sur le site officiel de l’instance.
Aubay
La mandature 2011-2015 du comité exécutif de la confédération africaine de football sera connue le 23 février prochain. Parmi les 4 candidats de la Zone Ouest B prétendants au poste du sortant Seyi Memene, on retrouve le béninois Moucharafou Anjorin. Face à lui, un ghanéen, un nigérian et un milliardaire togolais avec lequel il a eu en 2007 quelques « échanges d’amabilités » lors de la Can cadette au Togo. Le casting est costaud, mais en attendant de parler des chances du candidat béninois à la veille de l’assemblée générale, parlons de l’opportunité de cette candidature. Pour une fois, un béninois prétend à un tel poste électif. Celui-ci a pour particularité de s’afficher aux côtés du président Hayatou et de battre campagne pour ce dernier régulièrement depuis quasiment une décennie. Le retour d’ascenseur est espéré. Venant d’un pays dont la sélection a fait ses classes en 2004, 2008 et 2010 durant la compétition reine – la Can – Moucharafou Anjorin peut être le porte-voix des pays émergents ouest-africains. Face aux poids lourds nigérian et ghanéen, c’est un acte courageux et un risque aussi. L’un ne va pas sans l’autre dans une élection comme celle-là. Pour un pays comme le Bénin qui est en proie à quelques démons de la division de son football, la candidature de Moucharafou Anjorin est délicate.
Sous l’angle diplomatique, elle reste un bon point. Ne soyons pas « patrioticide ». Sous l’angle du profil du candidat, ce n’est pas le meilleur dans l’absolu qui se présente. Le monde du football en est conscient. C’est un handicap au plan national, mais pas forcément visible au plan international. Le Bénin a bien besoin d’être défendu dans le gotha du football africain, mais on se demande si ce sera effectivement le cas. Ou bien juste une cause personnelle.
Martin Adjagodo, Bruno Didavi et désormais Sébastien Ajavon, ses amis d’hier lui reprochent beaucoup de choses sur sa façon de gérer le bien commun et de mettre en avant ses ambitions personnelles. D’autre part, ils sont légions les exemples de personnalités qui sont restées à la Caf sans éviter à leur pays les germes de la division et des crises répétées (le Togo avec Séyi Memene). Enfin, les cas de suspicions de corruption qui ont pesé sur plusieurs africains présents à la Fifa, montrent bien que l’image d’un pays peut être ternie si la moralité du représentant est mise en cause. Il n’y a donc pas que des avantages à avoir un compatriote dans une instance internationale. Le revers de la médaille est parfois plus important à l’heure de la candidature et du début de l’aventure. On aime bien le drapeau béninois, mais on espèrera que Moucharafou Anjorin devienne un dirigeant meilleur dans la foulée de cette candidature et pourquoi pas dans le sillage de son élection à la Caf.
Ce changement passe par son pays le Bénin avec la gestion de la crise actuelle qui secoue la fédération dont il reste le président incontesté par les lois, mais contestable au vu de certaines décisions cavalières prises ces derniers temps.