Son bilan n’est pas le pire. A 3 mois de la fin de son contrat, les fans de foot commencent à se demander ce que le ministère des sports et la fédération béninoise de football feront du Sélectionneur Michel Dussuyer. Mais au-delà de sa personne, le vrai débat est celui de l’
avenir de notre sélection nationale de football…
Aubay
Quand il est arrivé, il y avait un laxisme dans le groupe. La discipline collective n’y était pas. Michel Dussuyer a mis un peu plus d’ordre et instauré les amendes pour les retards et peu à peu, les joueurs ont pris conscience. Sur le terrain, les premiers succès face au Niger et à l’Angola n’ont pas trop convaincu. Les matches amicaux successifs face au Maroc (1-3), l’Egypte (1-5) et l’Algérie (1-2) ont mis le doigt sur des problèmes réels au plan défensif. Plus d’un an après, en encaissant 5 buts (dont un penalty) sur 3 matches à la coupe des nations, Dussuyer est satisfait, ou presque. Il note les progrès de son schéma défensif.
Sur le plan offensif, les deux buts marqués à la Can n’ont finalement fait plaisir à personne ou presque. Les acteurs concernés, Razack Omotoyossi en tête, déplorent l’approche offensive du sélectionneur.
Soglo – Fabisch et Kossi – Dussuyer : Des objectifs souvent imprécis ou populistes
Mais loin de tous ses paramètres techniques et administratifs, c’est surtout à un réarmement mental que sont invités les acteurs du monde du foot à travers le bilan de Michel Dussuyer. Au-delà des petits jeux de coulisses et pourcentages à négocier sur les salaires d’un futur sélectionneur ou de l’actuel, il faut d’abord que le Bénin se donne des objectifs clairs. C’est ce qui a manqué dans la campagne 2010. Si Galiou Soglo en 2008 a parlé de finale, Etienne Kossi a parlé de quart de finale. Feu Reinhardt Fabisch, sélectionneur en 2008 parlait de mauvaise préparation et envisageait une débâcle. Michel Dussuyer en 2010 s’est satisfait du point pris face au Mozambique même s’il évoque des regrets.
Le constat est clair que les sélectionneurs se fient tant à la taille du Bénin, à ses ressources financières, à son maigre effectif de professionnels de qualités, qu’ils fixent la barre des objectifs à minima.
Une étape supérieure est impérative
En recrutant Michel Dussuyer qui avait à son actif comme exploit, un quart de finale avec la Guinée, les autorités béninoises avaient bien à quoi s’attendre : Pas plus qu’à une « simple » participation à une Can.
Le moment est donc venu de passer à la seconde vitesse. Personne n’est prêt à se taper 7 participations avant de goûter à un quart de finale comme le suggère Anjorin Moucharafou, car la saignée financière est forte. Le temps est donc venir de trouver un staff technique d’un niveau plus élevé que celui actuel. Soit avec Dussuyer, mais secondé par un technicien qui a l’expérience et les compétences requises pour que le débat soit technique et non hiérarchique au sein du staff. Ou alors, un nouveau technicien d’un niveau plus élevé (ce n’est pas une faiblesse que de chercher mieux, ce n’est pas non plus être anti-Dussuyer) qui a connu des succès et qui saura tirer son équipe vers le haut. Il faut y mettre bien plus que 7 millions, soit le montant maximum jusque-là réservé à ce poste. Dans les autres pays, c’est bien plus en règle générale.
Le Bénin en a les moyens, si on sait les orienter vers les bons objectifs plutôt que dans les séjours de copains, copines et officiels touristes parfois désœuvrés et nuisibles à l’équipe. Le débat est donc moins l’avenir de Dussuyer que celui (plus important d’ailleurs) de notre sélection nationale de football, véritable gouffre financier.
Aubay